La servitude rituelle des maîtres. Mémoire de l’esclavage et dévotion religieuse dans une oasis du sud marocain
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2009
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Claire-Cécile Mitatre, « La servitude rituelle des maîtres. Mémoire de l’esclavage et dévotion religieuse dans une oasis du sud marocain », Horizons Maghrébins - Le droit à la mémoire, ID : 10.3406/horma.2009.2721
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Résumé
Dans la société oasienne de l’Oued Noun, au Sud du Maroc, l’origine servile n’est pas la plus méprisée d’entre toutes. L’on reconnaît au contraire au dévouement et à l’abnégation qui caractérisaient l’attitude des esclaves à l’égard de leurs maîtres humains, des qualités comparables à celle de la dévotion religieuse. L’attitude servile, si elle est transposée vers Dieu, se transfigure en attitude spirituelle. À l’occasion d’un rituel célébré chaque année au mois d’août, sur le lieu du souk où leurs ancêtres furent autrefois vendus, les anciens esclaves mettent en scène, aux yeux de tous les oasiens, la relation privilégiée qu’ils entretiennent avec Dieu. À cette occasion, les descendants des anciens maîtres sont invités à se transfigurer rituellement en esclaves en vue de bénéficier, par l’intermédiaire de l’intercession des descendants d’esclaves, de la même clémence que Dieu accorde à ceux qui lui ont toujours été asservis.