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Sheilagh C. Ogilvie et al., « Servage et marchés. L’univers économique des serfs de Bohême dans le domaine de Friedland (1583-1692) », Histoire & Sociétés Rurales, ID : 10.3406/hsr.2000.1146
On considère souvent que les paysans ignorent les concepts de coût et de profit, et détestent les marchés, l’argent et le gain. La lenteur de la croissance économique est alors attribuée à la «culture paysanne ». Lorsque les paysans se comportent différemment, l’on suppose qu’ils vivent dans des enclaves d’agriculture avancée ou individualiste. Cet article étudie une économie paysanne qui ne prétend pas être avancée : la Bohême sous le servage. Les archives des justices seigneuriales montrent que les paysans de Bohême employaient les concepts économiques habituels, se servaient de l’argent et recherchaient le gain. Ces constats indiquent que les frontières de la culture économique moderne doivent être placées plus à l’Est qu’on ne le pense en général ; ils remettent en question l’utilité de la notion de «culture paysanne» pour expliquer la stagnation économique.