2000
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Antoine Cardi, « La Corporation paysanne (1940-1944). Entre le local et le national : l’exemple du Calvados », Histoire & Sociétés Rurales, ID : 10.3406/hsr.2000.1147
La Corporation paysanne a fait l’objet de nombreux travaux menés à l’échelle nationale, mais les relations quelle a entretenues avec les instances administratives locales sont restées peu étudiées. Au fur et à mesure de la dénaturation progressive de l’institution, on assiste à une rupture rapide entre l’échelon central et ses animateurs régionaux, ceux-ci estimant que leurs dirigeants nationaux trahissent les idéaux originels du corporatisme. Par ailleurs, quoique bien accueillie en 1940 dans un département fortement acquis au syndicalisme corporatif de l’Entre-deux-guerres, mais incarnée localement par un syndic qui, rapidement, devient un auxiliaire du Ravitaillement, la Corporation est également victime d’une prompte désapprobation de la part des paysans du Calvados, qui conservent une prudente réserve à son encontre, affichant là un comportement récurrent à l’égard de l’action syndicale. L’exemple du Calvados apporte quelques pistes de réflexio, qui remettent en cause l’interprétation dominante sur l’attitude du monde rural sous régime de Vichy. Il éclaire aussi un domaine cher au champ du politique en histoire rurale : la confrontation du local et du national.