La gestion du risque engendré par le recul d'une falaise en zone urbanisée : l'exemple du quartier des Minimes à La Rochelle (Charente-Maritime, France) dans les années 1970-80

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2003

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Vincent Albinet, « La gestion du risque engendré par le recul d'une falaise en zone urbanisée : l'exemple du quartier des Minimes à La Rochelle (Charente-Maritime, France) dans les années 1970-80 », Hommes et Terres du Nord, ID : 10.3406/htn.2003.2834


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Résumé En Fr

The urban development of the Minimes peninsula in La Rochelle (Charente-Maritime, France) during the past twenty-five years has required to control coastal hazard. An important rip-rap has been built in 1981-1982 to stop the 5-8 metres high seacliff recession. In fact, this one was not a threaten for human settlements : the rate of recession has been very slow, 6 to 10 cm per year on average during the two last centuries. Buildings retreat after 1971, which was decided so as to preserve public access along the shoreline, has put them in a safe place for a long time (several centuries, according to cliff recession rate measures) and would have allowed to accept cliff erosion, to let it go. In this context, the choice of hard structure protection reveals long-lasting usual practices to manage coastline erosion, focused on engineering response. It reveals moreover that sea-side development strategy is not perceived by french planners and decision makers as a way to control seacliffs retreat.

L'aménagement urbain, planifié, de la péninsule des Minimes en périphérie de La Rochelle au cours des années 1970-1980 a rendu nécessaire le contrôle du recul de la petite falaise calcaire (5 à 8 mètres de hauteur) qui entoure la péninsule. A cet effet, une digue en enrochements longue de plusieurs centaines de mètres fut érigée à son pied en 1981-1982. Le choix, consécutif au changement de majorité municipale en 1971, de reculer de plusieurs dizaines de mètres les constructions, initialement prévues jusqu'au bord de la falaise, avait pourtant créé les conditions requises pour mettre en oeuvre une stratégie mieux adaptée au site : accepter l'érosion de la falaise, la laisser se poursuivre et intégrer la perte de terres dans les plans d'aménagement du quartier. Cette perte était tolérable en raison de l'extrême lenteur avec laquelle recule la falaise, 6 à 10 cm par an en moyenne au cours des deux derniers siècles. C'est ce que révèlent les mesures faites avec le logiciel Erdas-Imagine après superposition des plans cadastraux napoléonien et actuel. La décision d'implanter en retrait les constructions garantissait, à un tel rythme, leur sécurité pour une longue durée (plusieurs siècles). Motivée par le souci de préserver le site et l'accès public au rivage, elle inscrivait dans les faits une efficace prévention contre le risque engendré par l'érosion de la falaise. Que ceci ne fut pas perçu par les protagonistes, au point de recourir à des travaux de génie civil pour fixer la ligne de rivage, souligne l'inertie du système d'action humain construit pour faire face à l'érosion de la côte qui longtemps a enfermé acteurs et actions dans des pratiques convenues tout entières tournées vers la «défense contre la mer». La transformation enclenchée de ce système constitue aujourd'hui l'enjeu majeur. D'elle viendra (a commencé de venir) le renouvellement des pratiques de gestion du recul des falaises et de la côte toute entière.

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