2005
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Francis Rousseaux, « Par delà les Connaissances inventées par les informaticiens : les Collections ? », Intellectica, ID : 10.3406/intel.2005.1730
Lorsqu'en 1982 Allen Newell a inventé une nouvelle acception des connaissances pour permettre aux informaticiens d'unifier les deux inspirations turingiennes (Machine/Test) fondatrices de l'intelligence artificielle, il était peut-être loin d'imaginer l'immense succès qu'allaient rencontrer ses propositions dans la manière de penser les documents numériques et les outils interactifs d'accès à leurs contenus. Pourtant, une analyse de systèmes d'aide à l'interprétation de documents (deux systèmes de navigation dans des recueils numériques de morceaux de musique et deux autres de contrôle de situation seront présentés ici) réalisés depuis les quinze dernières années sur la base des propositions de Newell révèle une surprise de taille : pour concevoir une grande partie de ces systèmes, les ingénieurs se sont en réalité efforcés de déconstruire ces propositions et de contourner leur catégorisation réductrice. Typiquement, il apparaît qu'à la notion de connaissances est préférée celle de collections qui, par l'introduction d'une dimension organique, enrichit le terrain d'interaction Humain-Machine. Mais cette notion ne pouvait peut-être émerger qu'en mobilisant la première pour la tordre et la détourner.