2006
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Gertrudis Van de Vijer et al., « Enactivisme et internalisme : de l’ontologie à la clinique », Intellectica, ID : 10.3406/intel.2006.1334
Le but de cet article est de cerner au plus près l’enjeu de la «querelle ontologique » entre énactivisme et internalisme, à partir de deux types de questionnement, l’un métaphysique et l’autre clinique. Pour ce qui concerne le volet métaphysique, notre propos est de comprendre la portée des distinctions conceptuelles à partir des positionnements ontologiques fondamentaux en jeu. Nous en avons délimité deux : d’une part la question ontologique peut être considérée «décidable » à partir du schéma conceptuel, d’autre part la question ontologique exige une clarification et une explicitation de la nature et la signification de «ce qui est » à partir des conditions de possibilité (i. e. processus de différentiation, de constitution) considérées comme pertinentes. Nous avons situé l’énactivisme plus proche de ce dernier point de vue, plus proche aussi des soucis de constitution caractéristiques de la philosophie critique. Le volet clinique se propose de voir de manière plus concrète ce qui peut être constitutif de la perception à partir de trois cas cliniques. Le premier cas illustre une étonnante résonance entre la systématique du comportement du patient et le dispositif expérimental de Lenay – en particulier à propos de ce qui est nommé ‘ le balayage’. Le second cas offre une voie de sortie par rapport à la critique que Jacob adresse à l’énactivisme : alors que la critique dénonce le contresens entre le modèle énactiviste et l’atténuation structurelle du retour sensoriel, le cas montre comment cette atténuation pourrait au contraire être essentielle à la constitution normale de la perception. Un troisième cas clinique permet alors de saisir le rôle constitutif de ces deux dynamiques de constitution, c’est-à-dire le balayage et l’atténuation, au niveau de la perception du langage.