2017
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Michael Winkelman, « Perspectives biogénétiques et neurophénoménologiques sur l’altération de la conscience », Intellectica, ID : 10.3406/intel.2017.1838
Les altérations de la conscience manifestent une capacité énigmatique qui mobilise nos plus profondes capacités de connaissance. Leurs manifestations rituelles et spontanées partagent à travers toutes les cultures de mêmes propriétés, manifestant des similitudes dans le vol de l'âme, la possession et les expériences mystiques, qui reflètent les caractéristiques intrinsèques de la nature et de la biologie humaines. Le lien entre la nature phénoménale de ces expériences et les processus physiologiques associés, nous fournit un cadre biologique qui nous permet d'identifier les origines et les fonctions de ces expériences. L'altération de la conscience résulte de la stimulation des systèmes de neuromodulation de la sérotonine, de la dopamine et des endocannabinoïdes. Le vol de l'âme chamanique se définit en termes phénoménologiques, neurologiques et épistémologiques en impliquant des modalités spécifiques de représentation de l'environnement, de soi, de l'autre, des attachements et des émotions. Les approches biologiques de l'altération de la conscience fournissent des bases pour la caractérisation de ces expériences en termes de mode de conscience intégratif spécifié par des modèles cérébraux à ondes lentes, qui synchronisent le cortex frontal avec des décharges provenant de niveaux anciens du cerveau. Cette perspective place les altérations de la conscience dans un cadre théorique qui illustre leur rôle dans l'évolution cognitive, l'adaptation et la spécialisation épistémique de l'homme.