Conscience, rêves et inférence : le théâtre cartésien revisité

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2017

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John Allan Hobson et al., « Conscience, rêves et inférence : le théâtre cartésien revisité », Intellectica, ID : 10.3406/intel.2017.1839


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Résumé En Fr

Consciousness, Dreams, and Inference : The Cartesian Theatre Revisited. This paper considers the Cartesian theatre as a metaphor for the virtual reality models that the brain uses to make inferences about the world. This treatment derives from our attempts to understand dreaming and waking consciousness in terms of free energy minimization. The idea here is that the Cartesian theatre is not observed by an internal (homuncular) audience but furnishes a theatre in which fictive narratives and fantasies can be rehearsed and tested against sensory evidence. We suppose the brain is driven by the imperative to infer the causes of its sensory samples ; in much the same way as scientists are compelled to test hypotheses about experimental data. This recapitulates Helmholtz’s notion of unconscious inference and Gregory’s treatment of perception as hypothesis testing. However, we take this further and consider the active on our virtual reality. The ensuing picture of consciousness (or active inference) resolves a number of seemingly hard problems in consciousness research and is internally consistent with current thinking in systems neuroscience and theoretical neurobiology. In this formalism, there is a dualism that distinguishes between the (conscious) process of inference and the (material) process that entails inference. This separation is reflected by the distinction between beliefs (probability distributions over hidden world states or res cogitans) and the physical brain states (sufficient statistics or res extensa) that encode them. This formal approach allows us to appeal to simple but fundamental theorems in information theory and statistical thermodynamics that dissolve some of the mysterious aspects of consciousness.

Cet article envisage le théâtre cartésien comme une métaphore des modèles de réalité virtuelle utilisés par le cerveau afin de réaliser des inférences concernant le monde. Ce point de vue provient de nos tentatives de comprendre la conscience pendant les rêves et en état de veille en termes de minimisation de l’énergie libre. Dans cette optique, le théâtre cartésien n’est pas observé par une audience interne homonculaire, mais fournit un lieu où des narrations et fantaisies fictives peuvent être mis en scène et testés par rapport aux données sensorielles. On considère que le cerveau est impérativement amené à inférer les causes de ses entrées sensorielles, à la manière des scientifiques qui sont amenés à tester des hypothèses relatives à des données expérimentales. Ceci reprend l’idée de Helmholtz concernant l’inférence inconsciente, et la conception de Gregory selon laquelle la perception consiste en la mise à l’épreuve d’hypothèses. Cependant, nous allons plus loin, et considérons que l’échantillonnage actif du monde correspond à l’accumulation de confirmations d’hypothèses basées sur notre réalité virtuelle. Le tableau qui s’en dégage, celui de la conscience comme inférence active, résout un certain nombre de problèmes ardus dans la recherche sur la conscience ; il est de surcroît cohérent avec les travaux actuels en neurosciences systémiques et en neurobiologie théorique. Ce formalisme présente un dualisme qui distingue le processus (conscient) d’inférence et le processus (matériel) qui sous-tend l’inférence. Cette séparation se reflète dans la distinction entre les croyances (distributions de probabilités qui recouvrent des états du monde cachés, la res cogitans), et les états physiques du cerveau (statistiques suffisantes, la res extensa) qui les encodent. Cette approche formelle nous permet de faire appel à des théorèmes simples mais fondamentaux, en théorie de l’information et thermodynamique statistique, qui dissolvent certains aspects mystérieux de la conscience.

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