Neurobiologie des jugements moraux, avancée épistémique ou voie sans issue ?

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2019

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Marie Penavayre et al., « Neurobiologie des jugements moraux, avancée épistémique ou voie sans issue ? », Intellectica, ID : 10.3406/intel.2019.1893


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Résumé En Fr

Neurobiology of Moral Judgement: New Epistemic Highway or Dead End? Society increasingly challenges neuroscience to provide explanatory paradigms regarding foundations of moral judgements. This naturalization program of morality has led some neuroscientists to draw normative conclusions about the origin and nature of these judgments. Pioneers of this field of research developed experimental models of moral judgements based on moral dilemmas. They developed a theory stating that moral judgments result from a conflict between a "deontological" system, inherited from a distant past common to all vertebrates, and a "utilitarian" system that would have appeared with the development of the prefrontal cortex in humans. Moral judgment is therefore constantly torn between these two principles. In this article, we criticize this approach by showing its philosophical and scientific flaws. We question the ability of neuroscience to account for moral judgement on its own, and conclude that the contribution of neuroscience is significant but must be confronted with other disciplines.

Les neurosciences sont de plus en plus sollicitées pour fournir une explication biologique de nos jugements moraux. Ce programme de naturalisation de la morale a amené certains neuroscientifiques à tirer des conclusions normatives concernant l’origine et la nature de ces jugements. Les pionniers du domaine ont développé des modèles expérimentaux de l’étude des jugements moraux basés sur des dilemmes moraux. Ils proposent une théorie selon laquelle ceux-ci résulteraient d'un conflit entre un système « déontologiste », hérité de notre lointain passé commun à tous les vertébrés et un système « utilitariste » qui serait apparu avec le développement du cortex préfrontal chez les humains. Notre jugement moral serait donc en permanence tiraillé entre ces deux principes. Dans cet article, nous critiquons cette approche en montrant ses failles épistémiques à la fois sur le plan philosophique et sur le plan scientifique. Nous nous interrogeons sur la capacité des neurosciences à répondre seules à une question d’éthique normative et nous concluons que l'apport des neurosciences est appréciable mais doit être confronté à d''autres disciplines.

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