1994
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Sibiri Jean Ouedraogo et al., « Distribution des principales espèces agroforestières à Watinoma, terroir du Plateau Central burkinabé, une résultante de contraintes écologiques et anthropiques », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, ID : 10.3406/jatba.1994.3536
Watinoma est un village du Plateau Central burkinabé, situé à une centaine de kilomètres au nord de la capitale, en zone soudano-sahélienne, dans la zone des roches vertes. La pluviométrie moyenne est de 600 mm et s'est réduit à 500 mm ces 20 dernières années. Dans ces conditions la végétation s'est contractée. Beaucoup d'arbres sont morts et les glacis dénudés se sont étendus. Les principales espèces du parc agroforestier montrent un comportement bien individualisé avec une opposition nette entre le karité et le Faidherbia qui traduit à la fois des caractères écologiques et ethnobotaniques (perception paysanne) contrastés. Faidherbia se rencontre dans deux types de situations : dans les bas-fonds sableux où la nappe phréatique existe et est accessible (présence de puits) et autour du village, en association avec le baobab et de nombreuses espèces exotiques, sur des sols argileux jeunes en contact avec la roche mère. Le karité est présent sur les sols sur cuirasse là où leur épaisseur dépasse 80 cm. Les sols plus minces portent d'autres espèces agroforestières dont le raisinier, le prunier et le kapokier rouge. La régénération de Faidherbia est abondante, surtout dans la zone du village, où les graines sont apportées avec les fumiers. Mais dans ces conditions les plants n'évoluent pas, d'une part parce que les conditions édaphiques ne sont pas favorables, d'autre part parce que les paysans les rabattent constamment. La régénération du karité est, elle, peu abondante, limitée aux zones en jachère. Les paysans protègent les plants pourvu qu'ils soient suffisamment développés. Le néré serait aussi protégé si sa régénération existait, ce qui n'est plus le cas avec la sécheresse actuelle.