La diversification des stratégies agricoles des paysans mayas du sud du Mexique et ses conséquences sur le système alimentaire

Résumé En Fr Es

In a densely populated region, Bamileke peasants have developed agri-forestry systems that associate ligneous species with farm crops on the same plot of land. These associations are heterogeneous. Vertically, the structure consists of distinct layers while the horizontal layout depends on their position on the slope. Their components are organized around furrow ridges. Their specific diversity is considerably higher than those of farming systems observed along the wooded border of the hignlands. The study of these productives structures, which integrate trees into food-growing systems, raise questions about how they were probably built. This study is backed up by an analysis of the ligneous materials used and by interviews with well informed persons. The logic of the peasant productive systems is looked at from the ecological and social background of the Bamileke. These agri-forestry systems have lost some of their heterogeneity through specialization, and production is not as complementary as before. An analysis of the dynamics of these systems raises the question of how to reproduce them over the long term and attain sustainable growth. The key question is whether such agri-forestry systems are viable in today's socioeconomic environment.

Au cours des quatre dernières décennies, le gouvernement mexicain a cherché à développer la production agricole dans l'Etat du Yucatan, mouvement dans lequel a été entraîné le "municipe" d'Oxkutzkab, autrefois axé sur l'agriculture vivrière. Ce "municipe", peuplé par des indiens mayas, comprend plusieurs villages (ou communautés), sous divers régimes fonciers, regroupés en trois sous-régions en fonction de leur principale activité agricole. La première se consacre principalement à la culture fruitière et maraîchère, la seconde à la culture traditionnelle du maïs, la troisième à la culture mécanisée du maïs, mais dans chaque sous-régions, plusieurs systèmes agricoles sont pratiqués. Nous analysons ici les transformations agraires et leurs conséquences sur l'alimentation des paysans mayas. Les "communautés du maïs" cultivent des plantes locales (50 espèces et 57 variétés). Leur système alimentaire a été modifié à cause de la crise économique, l'influence protestante et la consommation de produits industrialisés. Les communautés fruitières et maraîchères ont accès à de nouvelles plantes et cultivent au total 105 espèces et 287 variétés. Elles utilisent moins de variétés locales. Cependant leur situation économique leur permet aussi bien de consommer des produits industrialisés (qui donnent du prestige) que de continuer à préparer des plats festifs traditionnels. Contrairement aux idées reçues, ce sont les familles cultivatrices de maïs qui remettent le plus en cause leur identité culturelle à travers l'alimentation. Les "familles fruitières", elles, la réaffirment, mais la remettent en cause en même temps, le tout dans une dynamique continue et contradictoire.

En las ultimas cuatro décadas, el gobierno de Yucatan impulsé varios planes de desarrollo en el sur del Estado que transformaron la region : la production milpera tradicional de autosubsistencia pasô a una producciôn fruticola y borticola comercial. El municipio de Oxkutzcab, localizado a 100 km al sur de la capital del Estado, puede dividirse en très subregiones de acuerdo a su orientation agricola : la fruticola-horticola, la milpera tradicional y la maicera mecanizada. Aunque en cada sub-regiôn domine un sistema agricola, esta no excluye que los campecinos cultiven une combination de diversos sistemas. Analizo aqui el impacto de esta transformaciôn agricola en el sistema alimentario de los Mayas del sur. Las comunidades milperas cultivan plantas locales (50 especies y 57 variedades). Su sistema alimentario ha sido modificado por la crisis economica, la influencia de religiones protestantes y de la ideologia de consumo de productos industriales. Las comunidades fruticolas y borticolas tienen acceso a nuevas plantas, cultivando en total 105 especies y 287 variedades. Elias han disminuido el consumo de variedades locales. Su situaciôn econômica les permite tanto consumir productos industriales (que les dan prestigio social) como continuar con la preparaciôn de platillos festivos y rituales tradicionales. Contrariamente a las ideas generalizadas, las familias milperas tradicionales cuestionan mas su identidad cultural a través de su alimentaciôn. Las familias fruticolas la reafirman, al mismo tiempo que la cuestionan, todo en une dinâmica continua y contradictoria.