1997
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Hervé Maurin et al., « Les inventaires du patrimoine naturel en milieu urbain », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, ID : 10.3406/jatba.1997.3631
Les milieux urbains et péri-urbains n'exercent pas, pour les naturalistes, le même attrait que les milieux à caractère sauvage. Un certain nombre d'inventaires d'espèces ou de groupes d'espèces — faune et flore - ont pourtant été conduits dès la fin du XIXe siècle en milieu urbain. Un regain d'intérêt, aussi bien de la part de la communauté naturaliste que des gestionnaires de l'environnement urbain, s'est récemment fait sentir et s'est concrétisé par des études qui révèlent quelques changements faunistiques ou floristiques notoires. Dans l'état actuel des pratiques, les méthodes d'inventaire utilisées pour identifier, localiser et décrire le patrimoine naturel relèvent, quel que soit le type de milieu concerné, des deux types d'approche classiques : par les espèces et par les espaces. Pour les espèces, la donnée de base est la "présence/absence" de chaque taxon, datée et localisée avec le plus de précision possible. Les évaluations quantitatives ou semi-quantitatives, que ce soit par le biais d'un nombre d'individus reproducteurs (vertébrés) ou d'un nombre de stations connues (invertébrés, flore), restent limitées à quelques espèces dites "sous surveillance biologique" dont certaines sont rencontrées en ville : espèces rares, menacées ou protégées, parfois simplement "remarquables " ou même dites "à problèmes". Dans le contexte français actuel, l'inventaire des Zones Naturelles d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) est le seul qui se soit fixé l'objectif d'inventorier au plan national les espaces naturels les plus riches. Ce programme porte sur l'identification, sous forme d'un contour, des zones abritant les biocénoses et milieux les plus remarquables d'un secteur donné. En milieu urbain ou péri-urbain, il concerne surtout les espaces verts publics les moins dégradés, auxquels il faut ajouter des parcs et jardins privés, des coteaux secs non bâtis, des friches industrielles et foncières, des voies de chemin de fer, des cimetières, des zones industrielles, et aussi quelques sites plus ponctuels correspondant à une richesse patrimoniale élevée (dortoirs à chauves-souris par exemple). Tous ces inventaires ouvrent la voie à des actions de "gestion conservatoire", destinées à terme à conserver le patrimoine naturel urbain le plus remarquable, tout en limitant les nuisances éventuelles.