1998
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François Catzeflis et al., « Diversité génétique et diversité taxonomique chez les mammifères : deux apports pour la biologie de la conservation en Guyane française », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, ID : 10.3406/jatba.1998.3685
Un effort immédiat doit être porté sur la connaissance de la diversité biologique des forêts tropicales primaires de basse altitude, car la déforestation met en péril des écosystèmes encore très mal connus. Il convient d'identifier les zones les plus riches et les plus singulières, tant à l'échelle de l'Amazonie qu'à celle, plus réduite, de la Guyane, afin d'orienter les priorités en matière de conservation. La diversité des mammifères est encore sous-estimée, notamment pour certains groupes (marsupiaux Didelphidae, rongeurs Echimyidae et Sigmodontinae) par ailleurs représentés par trop peu de spécimens pour qu'une étude taxonomique basée sur la seule morphologie soit fructueuse. Par l'analyse de la diversité génétique, la phylogénie moléculaire s'avère un outil efficace pour appréhender la diversité des organismes et sa répartition géographique. La phylogéographie permet d'aborder deux composantes de la bioversité : l'une horizontale, dans l'espace géographique, l'autre verticale, vers les profondeurs de l'origine généalogique des espèces et des populations actuelles. Quelques récentes études, menées en milieu forestier tropical sur les opossums, les rongeurs arboricoles, et les singes platyrrhiniens, illustrent ces propos.