2013
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Charles de Lamberterie, « Grec, phrygien, arménien : des anciens aux modernes », Journal des Savants, ID : 10.3406/jds.2013.6300
D’après le témoignage des auteurs grecs, en particulier Hérodote et Platon, la langue phrygienne présentait des points communs d’une part avec le grec, de l’autre avec l’arménien. On aurait tort de voir là le reflet de conceptions sans rapport avec la réalité des données linguistiques, car ce point de vue est confirmé par la linguistique comparative. À l’intérieur de la famille des langues indoeuropéennes, le grec et l’arménien ont nombre de traits communs, dont certains se retrouvent en albanais tandis que d’autres sont attestés aussi en indo-iranien. Les progrès accomplis dans l’interprétation du phrygien permettent aujourd’hui d’utiliser le témoignage de cette langue et d’établir plusieurs isoglosses notables qui l’unissent à l’arménien et plus encore au grec. On peut ainsi mettre en évidence une «aire balkanique » de l’indo-européen, à savoir un continuum qui va de l’albanais à l’arménien en passant par le grec et le phrygien.