2017
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Suzanne Amigues, « Sarcophagus lapis, la pierre qui mange la chair », Journal des Savants, ID : 10.3406/jds.2017.6393
Au début de son ouvrage Les pierres, Théophraste fait une simple allusion à «certaines [ pierres] qui ont le pouvoir de pétrifier complètement les objets placés à leur contact. » Mais dans Le feu, il dit de la même pierre que les cercueils que l’on en fait détruisent rapidement les corps. À l’époque romaine, Pline et Dioscoride donnent plus de détails sur une pierre que l’on trouve à Assos et utilisée à cet effet. Un groupe de recherche composé de géologues des universités d’Izmir et d’Istanbul a publié en 2004 le résultat de ses investigations à Assos depuis 1999 : ils ont découvert près de la ville antique plusieurs anciennes mines d’alunite et à l’intérieur de quelques sarcophages une petite quantité d’alunite destinée à accélérer la décomposition de la chair. En face d’Assos, l’île de Lesbos, patrie de Théophraste, avait plusieurs mines d’alunite dont le produit a été longtemps utilisé pour rendre les étoffes réceptives à la teinture.