1979
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Marie-Charlotte Laroche, « Tapa de Tahiti », Journal de la Société des Océanistes, ID : 10.3406/jso.1979.3015
Parmi les tapa polynésiens, ceux de Tahiti étaient particulièrement réputés pour leur qualité et la finesse de leur feutrage. Leur fabrication se faisait à partir de l'écorce de certains arbres : l'aute ou mûrier à papier, l'uni ou arbre à pain, l'ora, une variété de banyan. Ainsi que l'attestent de nombreuses légendes, l'origine mythique de ces arbres était souvent en rapport avec la déesse de la Lune Hina. C'était aux femmes que revenait la fabrication du tapa : après avoir fait tremper l'écorce dans de l'eau de rivière pour la rendre souple, elles se réunissaient pour battre les écorces encore humides sur un billot de bois, à l'aide de maillets quadrangulaires. Les tapa étaient ensuite décorés de motifs géométriques ou floraux avec des teintures végétales. Les multiples utilisations du tapa soulignent son importance dans la société tahitienne d'autrefois : tissus enveloppant les effigies des dieux dans les marae, vêtements sacerdotaux ou profanes, don matrimonial, langes ou linceuls.