2012
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Lionel Barriquand et al., « Les grottes d'Azé (Saône-et-Loire, France) : de la roche altérée aux sédiments », Karstologia, ID : 10.3406/karst.2012.2713
Cette étude a pour objectif de comprendre la formation des grottes d'Azé et les relations qui existent entre encaissant et sédiments. Une étude détaillée des calcaires de l'Aalénien supérieur au Bathonien inférieur qui constituent l'encaissant montre qu'ils sont riches en quartz et contiennent quelques centaines de ppm de manganèse. Certains niveaux contiennent de nombreuses chailles siliceuses. Dès le Jurassique, la région connaît plusieurs phases d'émersion. Cette période est également marquée par une phase tectonique de faible ampleur. Les failles qui en résultent permettent la circulation d'eau météorique dans les calcaires ce qui entraîne une dissolution des carbonates de calcium et des phases de dolomitisation et de dédolomitisation. Des «fantômes de roche » se créent alors dans les différentes unités stratigraphiques. L'hydrodynamisme des écoulements est cependant faible, l'altération est iso-volumique et l'altérite n'est pas évacuée. A l'Oligocène, le Méconnais connaît une phase tectonique importante. La structure en blocs basculés actuelle se met en place et des failles importantes traversent les «fantômes de roche ». Un potentiel hydrodynamique se crée alors entre les différents versants des massifs et l'altérite est alors évacuée par l'eau donnant naissance aux grottes. Dès lors une activité bactérienne peut se développer sur les parois des cavités et dans l'altérite résiduelle. Les bactéries, en oxydant le manganèse et le fer qui se trouvent dans le calcaire, les concentrent sous forme d'oxydes. Des amas et de véritables encroûtements structurés apparaissent dans le calcaire et sur les parois. Ces bactéries sont encore en activité à certaines périodes du Quaternaire comme en témoignent les dépôts découverts sur des ossements d'ours. Les résidus les moins solubles du calcaire et les agglomérats de manganèse formés par les bactéries tombent par gravité dans les grottes ou sont arrachés au gré des écoulements d'eau. Suivant les régimes hydrodynamiques, ces résidus (argiles, sables, graviers et galets) sont plus ou moins transportés par l'eau et sont ou non évacués des grottes. Ainsi, les fractions sableuses des sédiments déposés lors des écoulements de plus faible hydrodynamisme sont constitués en grande partie de ces résidus.