Culture et identité sexuelle : figures historiques et mythiques de la transgression de l’ordre naturel des sexes

Résumé En Fr

In the context of a historical and anthropological approach, this article deals with the cultural and mythical figures of sexuality outside of natural norms and discusses the ways in which culture shapes sexuality in order to create a reasoned-out human construction. To this end, it presents cases where due to natural reasons (hermaphroditism), social beliefs (the mythical transgression of the sexes), or individuality itself (trans-sexuality) the weight of culture becomes particularly visible in the sexual problemic. The analysis centers on each of the three cases cited above and the way in which society redefines, in relation to its own values, sexual dimorphism as well as the correspondence between biological sex and sexual/gender identity. The author concludes with the thesis that if sex appears as a sort of social ventriloquism, the individual, nevertheless, remains the anchor-point of this redefinition. In other words, the individual plays a role that is not merely passive in the construction of his sexual identity.

Dans le cadre d’une approche historique et anthropologique, cet article s’intéresse aux figures culturelles et mythiques de la sexualité hors normes et aborde la façon dont la culture modèle la sexualité pour en faire une construction humaine raisonnée. Pour cela, il s’appuie sur les cas où pour des raisons qui tiennent à la nature (l’hermaphrodisme) aux croyances sociales (la transgression mythique des sexes) ou aux individus eux-mêmes (le transsexualisme) le poids de la culture dans la problématisation de la sexualité devient particulièrement visible. L’analyse se centre dans chacun des trois cas évoqués sur la manière dont les sociétés réélaborent en fonction de leurs valeurs, le dimorphisme sexuel et la correspondance sexe biologique/identité de genre et sexuelle. L’auteur conclut en considérant que si le sexe apparaît comme le ventriloque du social, l’individu reste néanmoins le point d’ancrage de cette réélaboration, c’est-à-dire joue un rôle qui n’est pas simplement passif dans la construction de son identité de genre.