1993
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Michel Woronoff, « L’autorité personnelle selon Xénophon », Ktèma (documents), ID : 10.3406/ktema.1993.2079
L’expérience personnelle de Xénophon, les réflexions que lui inspirent la retraite des Dix-Mille mercenaires, ses rencontres avec des chefs de trempe exceptionnelle comme Cyrus le Jeune ou Agésilas ont conduit le maître du domaine de Scillonte à s’interroger sur la notion d’autorité, en multipliant exemples et anecdotes, pour décrire les voies de l’obéissance et les qualités naturelles du chef. Pour lui, le pouvoir est essentiellement d’origine militaire et il n’est pas de différence de nature entre l’autorité du maître d’un domaine, celle d’un officier et celle d’un roi ; elle concentre sur un seul homme, en raison de son charisme, toutes les responsabilités. Ces «personnalités royales», de nature militaire et non pas tyrannique ne fondent leur pouvoir que sur leur valeur. Cette réflexion sur «l’art royal de gouverner les hommes» débouchera à terme sur la constitution de l’idéologie militaire où les premiers souverains hellénistiques puiseront leur légitimité.