1997
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A. Blanchard, « Destins de Ménandre », Ktèma, ID : 10.3406/ktema.1997.2195
La gloire de Ménandre, immense durant toute l’antiquité, n’a pas empêché l’œuvre du poète de disparaître, sans doute au IXe siècle. Cela est dû non pas, comme on l’a cru parfois, à une quelconque censure morale de l’Eglise orientale, mais à un changement de modèle culturel : déjà au IIe siècle de notre ère l’atticiste Phrynichos avait attaqué violemment Ménandre pour des questions de langue. Photius a lu Phrynichos avec faveur et pour lui, comme pour Phrynichos, la littérature grecque classique prend fin avec Démosthène, c’est-à-dire avec une certaine Athènes, celle de l’indépendance. On peut se demander si la «résurrection» de Ménandre qui s’est produite à notre époque grâce aux nombreuses découvertes papyrologiques est susceptible de modifier ce destin posthume, qui reproduit déjà celui que le poète a connu de son vivant.