Classification et nomenclature des Parméliales. Les Colématales ou Collemataceae (suite et fin)

Résumé Fr

La famille des Collemaceae ou Collemataceae termine l'histoire de ce grand groupe des Parmeliales, dont les caractères communs et ne se retrouvant ensemble dans aucun autre groupe sont l'ascogone à hyphe peletonné et les pycno-conidies (ou spermaties ?) à stérigmates articulés, chaque article pouvant supporter une conidie. Cette définition restreint la conception actuelle de cette famille en éliminant notamment le groupe dont le genre principal est Lempholemma, lequel se retrouvera réuni aux Lichens à thalle gélatineux et à conidies courtes, parfois ovoïdes. mais naissant au sommet d'un stérigmate simple. Une objection peut venir à l'esprit critique en ce que la réunion d'un groupe à thalle théoriquement gélatineux avec un ensemble de genres à thalle constamment stratifié peut paraître illogique ; cependant, aimant à me référer aux auteurs anciens, je rapellerai que certains Collema ont été jadis confondus avec le groupe du Parmelia olivacea ; (Collema paradoxum Ach. = P. stygia (L.) Ach. !) des arguments beaucoup plus sérieux nous permettent de donner entre les Parmeliales à thalle stratifié et les Collematales des exemples de transitions indéniables. Par le thalle, signalons le cas du Leptogium callithamnium (Tayl.) Nyl. qui a d'abord été nommé Sticta callithamnium Taylor ; par le thalle également, la famille ou sous-famille des Placynthiaceae Dahl, qui se place entre les Collemataceae et les Pannariaceae. D'autre part, la morphologie ascale nous apporte des éléments précieux, après les travaux de G. Degelius et de Dughi, d'où il ressort que le genre Leptogium est relié par les caractères ascals avec la section Chlamydophysma Dughi du genre Physma et par ce genre à Parmeliella des Pannariaceae ; et parallèlement Collema sensu stricto à la section Gymnophysma du même genre Physma au genre Massalongia des mêmes Pannariaceae. Nous sommes donc amenés à un bouleversement des données classiques dans la systématique lichénique ; ici les relations morphologiques du thalle, déjà rendues floues par la conception (arbitraire) des Pannariaceae de Zahlbrûckner, où le genre Placynthium à thalle gélatineux est voisin d'autres genres à thalle stratifié, et d'autre part, nous avons vu que les dites Pannariaceae s'affiliaient assez étroitement aux Neophysciaceae (gen. Physcia et Xanthoria-Caloplaca auctor.).