2003
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Jean Béguinot, « Réflexions autour d'un modèle géométrique pour la morphogénèse de la galle induite par Neuroterus numismalis (Olivier) ♂♀ (Hymenoptera Cynipidae) aux dépens du limbe des feuilles de chênes », Publications de la Société Linnéenne de Lyon, ID : 10.3406/linly.2003.13490
Le dispositif de vascularisation des galles végétales induites par les arthropodes cécidogènes apparaît jouer un rôle essentiel dans la réalisation de leurs fonctionnalités, tant protectrice que nourricière, au profit de leurs locataires. Selon que les galles proviennent d'une déformation locale de leur support végétal ou au contraire résultent d'une néo-formation, le schéma de vascularisation originel du sup¬ port est ordinairement globalement conservé dans le premier cas mais habituellement profondément modifié dans le second. La galle induite sur feuilles de chênes par la génération printanière, sexuée, de Neuroterus numismalis paraît faire exception à cette tendance générale : bien que n'apparaissant pas résulter d'une néoformation, cette galle présente en effet un système de vascularisation profondément altéré tant dans l'aspect de ses modalités de branchement que dans sa symétrie de disposition radiale qui tranche sur le dispositif réticulé polygonal isotrope propre au limbe foliaire. Corrélativement, cette profonde altération paraît contredire la classique règle de conservation topologique des connexions au cours des évolutions morphologiques (Geoffroy Saint-Hilaire). On suggère qu'il serait possible de lever ces contradictions en considérant qu'au delà des apparences, le système de vascularisation radial de cette galle peut se déduire naturellement d'une anamorphose géométrique appliquée au dispositif réticulé polygonal originel du limbe foliaire, respectant ainsi la topologie de vascularisation initiale propre au support, et ce, malgré la profonde transformation d'aspect qui en résulte. Cette hypothèse s'inscrit naturellement dans la façon de voir proposée par d'Arcy-Thompson. D'autre part, il est argumenté que les mécanismes d'induction susceptibles de générer une telle anamorphose s'inscrivent bien dans la gamme des capacités reconnues et modes d'action habituels des insectes cécidogènes.