2014
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Pierre Goubet et al., « L'histoire de la tourbière de la Réserve naturelle nationale du Marais de Lavours : ce que nous révèlent les macrorestes », Publications de la Société Linnéenne de Lyon, ID : 10.3406/linly.2014.13861
La Réserve naturelle du Marais de Lavours a fait l'objet d'une série d'actions de recherche dans le cadre du programme d'étude des tourbières Rhône alpines (2003-2005). Une de ces actions concernait l'analyse des macrorestes, réalisée par Jenny Schulz dans le cadre d'un post-doctorat encadrée par Ariette Laplace-Dolonde. Un profil macroreste de 9 m d'épaisseur avait été réalisé. Il est publié et interprété ici. Les faits les plus marquants sont : (1 ) la tenue pendant près de 6 000 ans et sur une épaisseur approchant 6,5 m d'une roselière où le phragmite est accompagné de fougère des marais, de diverses laîches, de marisque ; (2) le remplacement de cette roselière par une jonçaie à divers joncs du genre Juncus et à Schoenoplectus tabernaemontani (C.C.Gmel.) Palla, à une profondeur de 1,20 m et un âge estimé de 2 000 à 2 500 ans ; (3) la substitution de cette première jonçaie par une cariçaie à Care x paniculata L. qui disparaît à son tour pour voir apparaître une seconde jonçaie, de composition identique à la première. Si la roselière témoigne d'une végétation naturelle relativement stable pendant une longue période, les jonçaies semblent induites par des perturbations anthropiques agropastorales en deux temps, la première il y a 2 000 à 2 500 ans, la seconde postérieure à une forme de relâche agropastorale correspondant à la cariçaie à Carex paniculata