1992
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Marianne Mesnil et al., « Sois belette et tais-toi ! ou la mégère répudiée », Langage & société, ID : 10.3406/lsoc.1992.2570
Les récits étiologiques européens prêtent à la Belette une ascendance humaine : jeune femme insoumise victime d'une malédiction qui la métamorphose en animal. Dans les Balkans l'ancêtre humaine de la belette est une jeune épouse mauvaise filandière. Récits comme pratiques rituelles gravitent autour de la quenouille, pivot de la métaphore textile-textuelle où se conjugent la symbolique du mariage et du filage. La belette s'oppose à la Sainte Vendredi, patronne du mariage et des travaux textiles. En Europe occidentale (cf. les Bestiaires) l'ancêtre humaine de la Belette est une jeune menteuse. Transformée en animal, elle est condamnée à concevoir par la bouche et engendrer par l'oreille. L'équivalent occidental de Sainte-Vendredi-anti-Belette est la Vierge Marie, génitrice de la Parole divine.