1995
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Anne-Marie Granet-Abisset, « L'historien et la photographie », Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, ID : 10.3406/mar.1995.1561
La photographie a joué longtemps en histoire uniquement le rôle d'illustration. Malgré les difficultés inhérentes à la nature même de ce genre iconographique et les résultats incomplets qu'il fournit, nous plaidons pour lui reconnaître le statut de source, tout en rappelant la nécessité d'une méthode de lecture et d'analyse adaptée. La familiarité des sources non écrites, des sources orales en particulier, explique notre volonté de prendre aussi en compte cette autre source, majeure pour saisir les faits et surtout les représentations. En acceptant le caractère éminemment subjectif de la photographie, on peut la questionner comme tout document iconographique. Mémoire et trace, elle trouve sa légitimité documentaire dans la complémentarité avec d'autres sources, surtout si l'on veille à constituer un corpus significatif. Signe de ce lien dialectique qui lie passé et présent, la photographie s'insère parfaitement à notre sens dans le travail de l'historien.