1997
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Saverio Favre, « Les microtoponymes, clé de lecture de la vie rurale et des implantations humaines en Vallée d'Aoste », Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, ID : 10.3406/mar.1997.1633
Les microtoponymes sont les précieux dépositaires d'un patrimoine historique, linguistique, ainsi qu'ethnographique, que la mémoire n'arriverait pas à sauvegarder autrement. Arrivés oralement jusqu'à nous depuis une période reculée de l'histoire qui ne connaissait pas les bouleversements propres à notre siècle, ces microtoponymes nous sont parfois parvenus comme de véritables fossiles, la toponymie étant, par nature, conservatrice et donc riche d'archaïsmes linguistiques. La microponymie est ainsi une importante source d'informations qui peuvent concerner la morphologie et la nature du terrain, la climatologie, les voies de communication, les migrations de peuples, les anciennes activités agricoles, les anciennes coutumes, institutions et règlements. Les lieux-dits sont regroupés ici par catégories, comme celles que nous venons d'énumérer, et pour chacun d'entre eux sont indiqués : les éventuelles variantes phonétiques, le ou les sens dérivant des variantes géographiques, l'étymologie. Un paragraphe est consacré aux toponymes walser, d'origine germanique, qui survivent encore dans des aires désormais complètement romanisées. Ils sont les témoins vivants d'anciennes implantations de populations germaniques, comme le confirme l'appellation actuellement encore en usage de Canton des Allemands, se rapportant à la partie haute de la Vallée d'Ayas dont le parler est francoprovençal.