2003
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Jean-Claude Duclos, « Hippolyte Müller et le Musée Dauphinois », Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, ID : 10.3406/mar.2003.1807
Né à Gap en 1865, Hippolyte Müller, à l'âge de dix-sept ans, est ouvrier bijoutier à Grenoble. Alors passionné de préhistoire, de numismatique et de géologie, il découvre et fouille au pied du Vercors le site préhistorique des Balmes de Fontaine. Sa chance est d'être remarqué par le docteur Bordier, directeur de l'Ecole de médecine de Grenoble, qui l'en nomme bibliothécaire en 1894, et lui demande d'animer la Société dauphinoise d'ethnologie et d'anthropologie. Chantiers de fouilles, découvertes, communications dans des colloques scientifiques, expérimentations et publications vont rapidement faire de cet autodidacte un préhistorien reconnu en même temps qu'un homme populaire, réputé pour sa prodigalité à communiquer ce qu'il sait. En 1906, il crée le Musée dauphinois, «Un musée populaire reflétant les coutumes, les mœurs, les usages d'une population particulière. [...] C'est la montagne — dit-il alors — qui est chantée sous une forme matérielle, c'est le labeur séculaire de nos ancêtres et c'est bon et beau parce que simple et utile». Au Musée dauphinois, certes, mais aussi lors de nombreuses conférences publiques, au Musée alpin qu'il anime un temps au col du Lautaret, ou lors de l'Exposition internationale de la Houille blanche et du Tourisme de 1925, où il dirige la construction d'un village alpin, Muller se dépense sans compter pour faire connaître l'histoire des habitants des Alpes dauphinoises. La vie de cet autodidacte, préhistorien et ethnologue, insatiable collecteur et généreux communicateur, s'arrête en 1933. Son œuvre n'a pourtant cessé de se poursuivre et de se développer depuis dans le musée régional alpin de l'homme qu'est devenu le Musée dauphinois.