Sur les portes des cellules de la Gestapo de Grenoble

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2004

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Jean-Claude Duclos, « Sur les portes des cellules de la Gestapo de Grenoble », Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, ID : 10.3406/mar.2004.1840


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Résumé En Fr

The cell doors from Gestapo HQ in Grenoble. In the building it occupied from September 1943 to April 1944, the Gestapo put together some basic cells to keep their prisoners in. Those carrying false papers, black marketeers, those resisting compulsory labour service, carriers of fire arms, deserters, resisters, members of the maquis, suspects of ail kinds and even narks resided there, long enough to be questioned, long enough for torture, for investigation. Found several decades later and now kept in safety at the Isère Museum of Résistance and Déportation, three cell doors tell their story through the graffiti drawn upon them. Inscribed at a time of terrible distress, these epigraphs mark an identity, count days, recall a few words or phrases in German for those almost certain to be deported, or simply witness the writer s or another's presence. In so many attempts to resist despair, remain alive, human, they relate a troubled time when the Nazi ideology which encouraged betrayal brought new meaning to abjection and hatred, but also to hope and heroism. The reasons given for the arrest of those named suffice to represent in ail its diversity the Résistance and its context. These items of graffiti, preserved in Grenoble, constitute the most enlightening and the most poignant documentation on the terrible period of the German occupation.

Dans l'immeuble quelle l'occupe à Grenoble, de septembre 1943 à avril 1944, la Gestapo aménage sommairement des cellules où sont détenus celles et ceux qu'elle arrête. Porteurs de faux papiers, trafiquants du «marché noir», réfractaires au STO (Service du travail obligatoire), détenteurs d'armes à feu, déserteurs, résistants, maquisards, simples suspects et même indicateurs séjournent là, le temps des interrogatoires, des tortures et des enquêtes. Retrouvées des décennies plus tard et désormais conservées au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère, trois des portes de ces cellules livrent leurs nombreux graffiti. Inscrits en situation de détresse, ces épigraphes marquent l'identité, comptent les jours, rappellent, en prévision d'une déportation probable, des mots usuels de la langue allemande ou témoignent pour soi-même et pour les autres. En autant de tentatives de résister au désespoir, de rester vivant, c'est-à-dire humain, ils témoignent d'une époque trouble, où l'idéologie nazie, en suscitant la délation, met à jour l'abjection et la haine mais suscite aussi des comportements héroïques. Les causes d'arrestation des noms identifiés suffisent à représenter, dans toute la diversité de ses composantes, la Résistance et son contexte. A l'évidence, ces graffiti constituent, à Grenoble, la documentation la plus éclairante et la plus poignante qui soit de la terrible période de l'occupation allemande.

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