1987
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Katherine Holland Heller et al., « De Sidoine Apollinaire à l'Odyssée : les ouvrières du manoir », Mélanges de l'école française de Rome, ID : 10.3406/mefr.1987.1546
Katherine Holland Heller et René Rebuffat, De Sidoine Apollinaire à l'Odyssée : les ouvrières du manoir, p. 339-352. Vers 460, Sidoine Apollinaire évoque deux ateliers textiles dirigés par des dames de haute naissance et employant une main-d'œuvre féminine : l'un d'eux se place dans le manoir de Pontius Leontius, à Bourg-sur-Gironde, fondé au début du IVe siècle. Des ateliers comparables sont connus depuis longtemps dans le monde romain et un parallèle très exact se trouve dans le Chevalier au Lion de Chrétien de Troyes, peu avant 1173. Or l'Odyssée décrit plusieurs ateliers de ce type. Ils apparaissent dans des parties plus récentes du poème, la confection des étoffes étant encore, dans les parties anciennes, seulement familiale : évolution vers une véritable industrie textile dont témoignent les ateliers de Milet au VIe (v. au verso) siècle. Dans l'Odyssée, puis aux Ve et XIe siècles, l'atelier du manoir se situe donc toujours dans une phase d'évolution, soit vers l'atelier industriel, soit vers un refuge de type féodal. Les circonstances politiques et sociales ont sans cesse pu le faire renaître : mais peut-être appartient-il aussi à une tradition qui, à travers les siècles, ne s'est pas éteinte.