Le culte d'Hermès en Thrace et le témoignage d'Hérodote V, 7

Résumé Fr

Zlatozara Gočeva, Le culte d'Hermès en Thrace et le témoignage d'Hérodote V, 7, p. 159-166. Cet article traite du problème de la deuxième partie du témoignage d'Hérodote sur la vénération par les Thraces de trois divinités, et, par leurs rois, d'Hermès, de qui ils prétendaient descendre. De l'interprétation de ce texte, que l'on a mis en parallèle avec un autre texte d'Hérodote «les rois des Scythes vénéraient aussi Poséidon», et de l'étude du culte d'Hermès Ithyphallique à Samothrace, on en est venu à conclure que la population dont Hérodote parle est une population prégrecque et qu'il n'a aucune idée de leur religion. Et quand il donne le nom d'Hermès, nom bien connu de lui, il le donne à une divinité indigène. De toute évidence, il s'agit d'une divinité thrace suprême liée directement à la famille royale. Si l'on cherche à cerner le rôle de divinité suprême de l'Hermès (v. au verso) thrace qui acquiert une caractéristique plus vaste, on peut le définir ainsi : c'est un culte ithyphallique, incarnation de la force masculine, lié aux conceptions solaires des Thraces, conceptions qui reflètent ce culte viril d'un dieu suprême aux fonctions générales, et qui trouvent leur expression à l'époque romaine dans le culte du Héros. En cherchant confirmation de cette hypothèse, on tient à attirer l'attention sur quelques monuments de l'époque romaine qui présentent le dieu selon le type iconographique traditionnel du Héros, mais aussi selon certains éléments propres à l'Hermès thrace : il monte un bélier et tient une bourse dans sa main droite. C'est une iconographie peut-être influencée par les monuments du Héros thrace, non pas d'une manière servile mais selon des traditions plus profondes.