2001
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Colette Beaune, « La mauvaise reine des origines. Frédégonde aux XIVe et XVe siècles », Mélanges de l'école française de Rome, ID : 10.3406/mefr.2001.9622
L’historiographie de Frédégonde connaît entre le XIIIe et le XVe siècle une évolution compliquée par le double aspect du personnage (mauvaise femme mais régente efficace) et par l’interférence des problèmes d’actualité. Frédégonde est le seul garant historique possible d’une régence féminine telle que celle ci s’impose à partir de Blanche de Castille. La mauvaise reine des origines se voit tour à tour refusée (par Primat), acceptée sous condition (par Vincent de Beauvais) avant d’entrer en politique grâce à l’ordonnance sur la majorité des rois de 1374. Christine de Pisan rend l’exemple populaire et démonstratif des qualités attendues de la reine Isabeau au moment où la régence s’institutionnalise entre 1374 et 1407. À l’exception de rares utilisations en faveur d’Anne de Beaujeu ou de Louise de Savoie, la fin du XVe siècle voit le lent retour de Frédégonde à l’histoire savante.