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2005
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Daniel J. Grange, « La société "Dante Alighieri" et la défense de l'"Italianità" », Mélanges de l'école française de Rome, ID : 10.3406/mefr.2005.10183
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Résumé
Durant la seconde moitié du XIXe siècle se répand dans le discours politique italien l''usage d''un vocable nouveau, celui d'' «italianità » pour exprimer ce qui relève du plus profond de l''identité italienne. Le réceptacle par excellence de cette italianité -et donc de l''identité du peuple -paraît bien être la langue «âme de la nation » , «mémoire de la patrie » , comme on la qualifie communément. Cette langue, qui a pu être un refuge quand l''Italie n''était qu''une «expression géographique » , peut maintenant servir d''instrument de cohésion, voire de conquête, en direction de la diaspora italienne en Méditerranée et des colonies européennes ou trans-océaniques d''émigrés récents. La société «Dante Alighieri » , fondée en 1889 sous l''égide du grand poète florentin pour «défendre et diffuser la langue italienne hors du Royaume » , joua rapidement un rôle de premier plan comme relais de la politique irrédendiste et comme support des liens à maintenir entre la métropole et les noyaux de population italienne disséminés à travers le monde. Langue et italianité deviennent alors affaires d''État.