2005
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Nathalie Baduel, « La collection des palettes prédynastiques égyptiennes du Muséum (Lyon). Étude des objets (traces de fabrication et d'utilisation) et présentation des palettes et du fard prédynastiques dans leur contexte historique, archéologique, social et funéraire », Publications du musée des Confluences, ID : 10.3406/mhnly.2005.1341
L'étude des palettes à fard prédynastiques du Muséum permet plusieurs types d'analyses : sur la technique de fabrication, sur les traces d'utilisation consécutives au broyage des pigments, et sur la présence ou non d'un dépôt de matière. L'étude technique montre que la réalisation des palettes ne répondait pas à des règles strictes ; l'épaisseur, les dimensions, le traitement des surfaces, des bords et de la décoration sont variés. Les traces d'usinage final n'ont pas été masquées et leur état de conservation dépend du degré d'utilisation de l'objet. Les palettes sont fonctionnelles sur les deux faces et les traces de broyage sont caractérisées par des petites cupules (piquetage) et des stries d'écrasement du minéral. Des vestiges de pigments sont souvent rencontrés : pigment vert à base de minerai de cuivre, pigment rouge (ocre, hématite ou limonite), ou pâte blanche à brune malaxée au doigt (traces d'empreintes digitales) sur la surface de la palette. En dehors des traces de pigment ou de broyage, des vestiges d'usure par suspension sont observables dans les trous parfois prévus à cet effet et indiquent que l'objet était conçu non seulement pour la peinture corporelle mais également comme un objet de parure destiné à être porté sur l'individu qui en était le dépositaire. Nous savons maintenant grâce aux actuelles fouilles du site d'Adaïma que ces objets, longtemps considérés comme uniquement funéraires, sont avant tout caractéristiques du monde des vivants. L'étude de leur contexte archéologique dévoile qu'ils sont identitaires et se rapportent à la peinture corporelle et à toute une symbolique complexe qui diffère en fonction de la couleur utilisée. La palette à fard évoluera jusqu'à devenir le support d'une iconographie en rapport étroit avec la propagande royale. Les palettes ornées, bien plus qu'un