1982
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Vito Carofiglio, « Pour une sémantique de père et de patrie chez Rousseau et Marat », Mots. Les langages du politique, ID : 10.3406/mots.1982.1074
POUR UNE SÉMANTIQUE DE PÈRE ET DE PATRIE CHEZ ROUSSEAU ET MARAT L'indexation du vocabulaire politique de Rousseau permet aujourd'hui de mener des recherches sémantiques, fondées sur des bases lexicologiques. On peut ainsi passer aux relevés critiques de quelques lexèmes fondamentaux, ayant une profondeur sémantique et imaginaire des plus impérieuses. Parmi eux, la place qu'occupent père et patrie nécessite un nouvel éclairage. A partir de la «Dédicace» A la République de Genève, par quoi s'ouvre le second Discours de Rousseau, pour en arriver (à travers le Contrat Social) à la Lettre à d'Alembert, l'écrivain genevois crée son système philosophique et moral sur l'image sublime de «père» qu'est «patrie», la ville de Genève étant le modèle idéal de paternité, de vertu, de cité. Le modèle de la patrie républicaine de Rousseau est politiquement revécu, quelques décennies après, à l'époque de la Révolution. On peut retrouver les thèmes et les modalités du style de Rousseau dans le langage politique de Marat, l'écrivain de l'Ami du Peuple. V. С relève la spécificité idéologique et linguistique de chacun des deux écrivains et signale en même temps la continuité (au moins homologique) de l'un à l'autre.