Le gharîb (l'étranger) ou la difficulté d'être dans le discours libanais sur la guerre civile

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1988

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Marlène Abou-Chedid Nasr, « Le gharîb (l'étranger) ou la difficulté d'être dans le discours libanais sur la guerre civile », Mots. Les langages du politique, ID : 10.3406/mots.1988.1397


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Résumé En Fr

THE GHARÎB OR THE DIFFICULTY OF BEING IN THE LEBANESE DISCOURSE ON THE CIVIL WAR A research (148 interviews of more than 2 000 words each) carried out by a team of sociologists five years ago was used to determine what the Lebanese belonging to the three main denominations, Maronites, Sunnis and Shias, meant by gharîb, as 38 % of the interviewees had used this word. Word counts show that the denomination has no influence on recurrence frequency ; both age and profession hardly have any influence, except for artisans, who are more articulate on the subject : it is the living standard that causes differences ; in particular, many interviewees of humble backgrounds — especially born-and-bred suburbanites — complain about foreigners. An analysis of me contexts of the word according to semantic groupings, shows that common elements are more important than specific ones. M.N. describes the characteristics of that ambivalent discourse (for instance, the gharîb is always an Arab, unlike the ajnabé). Xenophobic rather than racialist (the gharîb is feared, but it is neither despised nor looked up to) the word was a catalyst for the threatened national identity and was the «scape-goat blamed for all negative acts».

LE GHARÎB (L'ÉTRANGER) OU LA DIFFICULTÉ D'ÊTRE DANS LE DISCOURS LIBANAIS SUR LA GUERRE CIVILE Une enquête (148 entretiens libres de plus de 2 000 mots chacun) effectuée en 1983 a été utilisée pour déterminer ce que les Libanais des trois grandes confessions, maronite, sunnite et chiite, entendaient par gharîb. Les comptages montrent que la confession n'intervient pas dans sa fréquence, l'âge à peine, de même que la profession (artisans exceptés, plus loquaces sur les étrangers) ; c'est le niveau de vie qui induit un déséquilibre avec des locuteurs de condition modeste (en particulier banlieusards de vieille souche), nombreux à se plaindre des étrangers. Une analyse des contextes du terme par réseaux sémantiques montre que la part d'éléments communs l'emporte sur les éléments spécifiques. M.N. décrit les caractères de ce discours partagé (le gharîb est, par exemple, toujours arabe, à la différence de Yajnabê), puis ses différentes variantes confessionnelles, résidentielles et socio-économiques. Plus xénophobe que raciste (le gharîb est craint mais ni méprisé ni valorisé), le terme a joué un rôle de catalyseur pour une identité nationale menacée, « bouc émissaire-responsable de tous les actes négatifs ».

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