2012
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Patrice Pomey, « Le dossier de l'épave du Golo (Mariana, Haute-Corse). Nouvelles considérations sur l'interprétation et l'origine de l'épave », Archaeonautica, ID : 10.3406/nauti.2012.1251
Découverte et documentée au XVIIIe siècle, publiée à la fin du XIXe par l'amiral F.-E. Paris, dans ses Souvenirs de marine conservés, l'épave du Colo est originale à bien des égards. Son état de conservation semble exceptionnel et ses caractéristiques techniques très particulières posent, en l'absence de tout contexte, le problème de son origine et de sa datation. L'étude du dossier de l'épave, conservé au Musée national de la Marine à Paris, apporte à cet égard de nombreux éléments nouveaux. Il comporte, en effet, divers plans et relevés annotés de la main de l'amiral Paris ainsi qu'une note manuscrite inédite riche d'informations. L'étude de ces documents permet de montrer que les plans publiés dans les Souvenirs de marine conservés sont en fait largement restitués et conduit à mieux préciser l'état original de l'épave. Dès lors, l'étude de l'épave s'en trouve modifiée et il devient possible d'en proposer une nouvelle restitution fondée sur un assemblage par tenons et mortaises du bordé, selon un schéma encore archaïsant, et un assemblage par ligatures des membrures. L'ensemble inscrit manifestement l'épave du Colo dans la tradition archaïque. La comparaison avec les épaves de tradition ibérique d'influence punique de Mazarrón et de Binissafùller, d'une part, et avec les épaves grecques archaïques de la famille Jules-Verne 7 et 9, d'autre part, conduit à rattacher l'épave du Golo à la tradition ibérique d'influence punique aux alentours des VIIe-VIe siècle avant J.-C.