2014
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Sabrina Marlier, « Chapitre 1. Historique des missions et des recherches sur l’épave Arles-Rhône 3 », Archaeonautica, ID : 10.3406/nauti.2014.1290
Découverte à Arles en 2004 dans le cadre d’une opération de carte archéologique conduite par le Drassm dans le Rhône, l’épave Arles-Rhône 3 se trouvait sur la rive droite du fleuve, entre 4 et 9 m de profondeur, sous 0,40 à 2 m de sédiments correspondant aux couches du dépotoir portuaire de la cité romaine. Expertisée en 2005 et 2006, elle a fait l’objet d’un sondage en 2007 avant qu’une fouille programmée ne soit mise en place à partir de 2008 sous la direction conjointe des archéologues de l’association Arkaeos, du Centre Camille Jullian et du Musée départemental Arles antique. Trois années de fouille ont permis de révéler l’état de conservation exceptionnel de ce chaland gallo-romain dont il apparaissait que la coque était quasiment entièrement préservée, de même que les aménagements internes en lien avec le chargement et le mobilier de bord, eux aussi conservés. Le Conseil général des Bouches-du-Rhône, en accord avec le Drassm, a alors décidé de procéder à la fin de la fouille et au relevage de l’épave en vue de sa restauration et sa présentation au public. La fouille-relevage a été réalisée en 2011 par les équipes du musée de l’Arles antique, associées aux sociétés O’Can et Ipso Facto, et avec le soutien du Drassm. Au final, il aura fallu 237 jours de travail, totalisant près de 5 700 heures de plongée, pour fouiller plus de 1 000 m3 de sédiments du dépotoir portuaire entourant l’épave, dont 900 m3 ont été tamisés en surface au cours du chantier de fouille-relevage. La stratigraphie du dépotoir, au niveau de ce site, a pu être documentée et le mobilier issu des fouilles a été dévolu au musée de l’Arles antique qui présente aujourd’hui une partie de ces collections tandis que le reste fait l’objet d’études et d’analyses. L’épave, après avoir été fouillée et documentée in situ, a été remontée en dix tronçons qui ont fait l’objet d’enregistrements, avec notamment la réalisation d’un relevé 3D au moyen d’un appareil optique (le C-Track). Après avoir été traitées au laboratoire ARC-Nucléart de Grenoble, par immersion dans des bassins de Polyéthylène Glycol puis par lyophilisation – avec un traitement complémentaire par imprégnation d’une résine polyester et rayonnement gamma pour la proue et le mât – les quelques deux cents pièces du bateau ont été remontées par les restaurateurs de l’atelier grenoblois associés aux chaudronniers de la société Cic-Orio tandis que la société A-Corros assurait la prise en charge et la restauration des éléments métalliques de l’épave. Le chaland est aujourd’hui présenté en situation de navigation, avec une partie de son chargement, son mobilier de bord et ses équipement de navigation, dans une aile du musée de l’Arles antique spécialement construite et dédiée aux activités fluviomaritimes du port d’Arles à l’époque romaine.