1983
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Michael Keith Anyadike-Danes et al., « De l'austérité budgétaire en période de récession », Revue de l'OFCE, ID : 10.3406/ofce.1983.958
L'austérité budgétaire en période de récession ne constitue pas une réponse naturelle à l'aggravation du chômage. Et pourtant, elle semble être devenue récemment une pratique commune à la plupart des pays occidentaux, quelles que soient leurs divergences idéologiques. La croissance quasi-universelle des déficits publics dans les années récentes peut certes expliquer une telle évolution. Elle est aussi à l'origine de la résurgence du débat sur l'effet d'éviction. Mais le financement du déficit par l'emprunt n'évince l'investissement privé que dans le contexte d'une politique monétaire restrictive. Dans cet article, on s'interroge sur le bien-fondé d'une politique de normes budgétaires visant à réduire ou tout au moins à contenir les déficits publics par une action au niveau de la demande effective. La lecture des évolutions empiriques des dépenses et des recettes des administrations montre que la « sensibilité » des déficits à l'activité économique s'est accrue en raison notamment d'une modification importante de la structure de la dépense publique : la part des dépenses de transferts a augmenté continuellement au détriment de celles d'investissement. Dès lors, la recherche de l'équilibre budgétaire par l'augmentation des taux d'imposition peut se révéler à la fois déstabilisatrice et contreproductive, en ce qu'elle semble impliquer une politique financière «procyclique ».