1984
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Département des diagnostics de l'OFCE et al., « Différentiel de croissance entre les États-Unis et l'Europe », Revue de l'OFCE, ID : 10.3406/ofce.1984.1000
Les politiques monétaires des pays industrialisés sont devenues restrictives au début des années quatre-vingt, ce qui a été l'une des causes du ralentissement tant de l'activité que de l'inflation mondiale et de la raréfaction des liquidités disponibles pour des financements internationaux. Elles demeureront rigoureuses au cours des prochains trimestres. Les États-Unis continueront à faire largement appel aux capitaux étrangers, malgré un ralentissement ordonné de leur croissance. Cette ponction sur l'épargne mondiale risque de maintenir le taux de change du dollar à haut niveau et de freiner la reprise économique des autres pays. Depuis le second choc pétrolier la croissance tendancielle européenne est inférieure de 1 % par an à celle des États-Unis. Il en est de même pour la France, qui en 1983 était en phase conjoncturelle avec ses partenaires de la CEE et accuse un léger retard en 1984. Celui-ci serait plus sensible en 1985, insuffisant toutefois pour supprimer le déficit extérieur. En 1985 la politique de rigueur ira en s' atténuant : les allégements fiscaux permettraient aux ménages d'accroître à nouveau leurs dépenses de consommation, qui s'étaient maintenues ces derniers mois au prix d'un recul de l'épargne. Le redressement de l'investissement pourrait se poursuivre grâce à l'amélioration de la situation financière des entreprises et aux financements publics, mais il serait encore limité à la seule modernisation de l'industrie. La montée du chômage sera difficilement contenue à cause du retour à des taux d'activité plus élevés et de la réduction des offres d'emploi.