1985
Copyright PERSEE 2003-2024. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Philippe Sigogne et al., « D'étroites marges de manoeuvres pour l'Europe », Revue de l'OFCE (documents), ID : 10.3406/ofce.1985.1018
Les pays européens ont enregistré au cours des années récentes des performances moins spectaculaires que celles des États-Unis, mais peut-être garantes d'une croissance plus équilibrée à moyen terme. Les politiques budgétaires ont été strictes, ce qui a freiné la progression de l'activité économique et laissé s'accroître le chômage, mais a permis d'amorcer la réduction des déficits structurels. Combinées à des politiques monétaires restrictives, elles ont provoqué un ample mouvement de désinflation malgré le handicap constitué par l'appréciation du dollar. Au cours des prochains trimestres les politiques économiques européennes demeureront vigilantes, mais seront confrontées à une contrainte extérieure moins forte. Notre continent pourrait alors poursuivre une croissance modérée, tandis que les États- Unis tendraient vers la stagnation, puis une légère récession. En France, alors que la demande intérieure, contrainte par les politiques budgétaire et monétaire, a stagné en 1984, l'activité s'est néanmoins accrue grâce au développement des exportations et à une forte production agricole. Au cours des prochains dix-huit mois, en revanche, les croissances des diverses composantes de la demande auront tendance à s'uniformiser ; la politique monétaire restera restrictive, mais la politique budgétaire en particulier fiscale s'infléchira et soutiendra ainsi la consommation des ménages ; les entreprises, dont l'amélioration de la situation financière fut importante en 1984, développeront leurs dépenses d'investissement, même si le redressement des profits est moins soutenu. Le ralentissement américain limitera l'expansion des exportations. A la suite de cette chronique une variante envisage les effets d'une baisse éventuelle du dollar.