1986
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Sylviane Guillaumont, « L'ouverture du marché monétaire. Vers une politique libérale des taux d'intérêt ? », Revue de l'OFCE, ID : 10.3406/ofce.1986.1047
Depuis le 18 décembre 1985 les entreprises peuvent émettre des titres à court terme négociables ; d'autre part depuis le début de 1986 tous les agents économiques peuvent acquérir des bons du Trésor en comptes courants, réservés jusqu'à présent aux institutions financières. Ces innovations financières ont deux objectifs liés : améliorer le fonctionnement du marché des capitaux en diversifiant la panoplie des actifs financiers, « ouvrir le marché monétaire » aux entreprises et aux particuliers et permettre ainsi à la Banque de France de mener efficacement une politique d'open market axée sur les taux d'intérêt. Pour que la politique d'open market puisse se substituer au contrôle quantitatif du crédit, comme cela est prévu pour 1987, une série de décisions complémentaires sont indispensables, relatives notamment à la libération des conditions créditrices des banques, à la mobilisation des bons du Trésor et à l'abandon de la politique sélective du crédit. A long terme, pour que l'action par les taux d'intérêt demeure l'instrument permanent de la politique monétaire française quelle que soit la conjoncture, il serait en outre nécessaire d'autoriser l'indexation de la valeur des créances à plus d'un an sur le niveau général des prix et de renforcer l'autonomie du gouverneur de la Banque de France vis-à-vis du pouvoir politique.