1988
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Jean Tallon, « Taux d'intérêt, rationnement du crédit et déséquilibres macroéconomiques », Revue de l'OFCE (documents), ID : 10.3406/ofce.1988.1147
Cet article propose un modèle du comportement bancaire expliquant pourquoi, dans certains cas, la banque a intérêt à rationner le crédit qu'elle distribue, en laissant inchangé le taux d'intérêt plutôt que d'augmenter ce taux. Ce rationnement, provenant de la particularité du contrat de crédit, est expliqué sans avoir recours à l'hypothèse d'information asymétrique entre le prêteur et l'emprunteur. Les conclusions résistent assez bien. à l'introduction dans le modèle d'un marché financier et d'une certaine forme de concurrence bancaire. Le modèle permet également d'étudier les principales implications d'une variation du taux du marché monétaire. Une seconde partie présente les répercussions macroéconomiques du rationnement du crédit à la suite d'une hausse du taux du marché monétaire. Le mécanisme essentiel de propagation du « déséquilibre financier » vers la sphère réelle est la faillite d'entreprise et la baisse de l'offre de biens qui s'ensuit, due au non respect des contrats de vente, faute du crédit nécessaire pour les honorer. Cette propagation peut cependant être enrayée grâce à une politique économique appropriée, mais délicate à mener. Une troisième partie confronte aux faits les discussions théoriques. La mise en perspective de la récession américaine du début des années quatre-vingt et de la stagflation française fait apparaître l'importance, comme facteur dépressif, de la baisse du crédit distribué aux entreprises et donc, le caractère malsain pour l'économie mondiale d'une situation où les taux d'intérêt réels demeurent excessivement élevés.