1989
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Département des diagnostics de l'OFCE et al., « Dernière sortie avant l'inflation », Revue de l'OFCE, ID : 10.3406/ofce.1989.1173
Dans les pays de l'OCDE, la reprise de l'activité économique, qui s'était amorcée au printemps de l'année 1987, s'est confirmée au second semestre de l'année 1988. Elle a été amplifiée par le jeu du commerce mondial de produits manufacturés, dont la croissance s'inscrit depuis la mi-1987 sur un rythme annuel de 11 % (en volume). Ces performances réelles ont été obtenues en dépit de déséquilibres persistants dans la configuration des balances courantes : le déficit américain ainsi que les excédents du Japon et de la CEE ne se sont que modérément réduits, les PVD non OPEP continuent à transférer des capitaux vers l'OCDE. La Réserve fédérale américaine se montre préoccupée de maîtriser l'inflation afin, entre autres, que le financement du déficit extérieur continue à s'opérer dans de bonnes conditions. Cependant l'approche gradualiste adoptée aux Etats-Unis comme en RFA, et dans une moindre mesure au Japon, évitera difficilement une accélération des prix au cours des prochains mois en raison de l'arrivée à saturation des capacités productives. C'est pourquoi les politiques monétaires pourraient à nouveau se durcir à l'été, provoquant un fléchissement des demandes intérieures qui se poursuivrait jusqu'à la mi-1990. L'activité pourrait ensuite se développer dans un contexte d'inflation temporairement contenue. La France a largement participé au mouvement de reprise d'activité des économies occidentales : développement de la production et nette reprise de l'embauche ont résulté d'une demande soutenue à l'intérieur comme à l'exportation. En 1989 et 1990 un commerce mondial moins porteur fera resurgir la contrainte extérieure, transitoirement atténuée en 1988. Pour que les déficits restent finançables, la demande intérieure devra être bridée. La consommation des ménages en pâtira le plus ; à cause d'une vigilance accrue de la politique monétaire, le crédit ne viendrait plus compenser le ralentissement du revenu disponible des ménages qui résulte des prélèvements supplémentaires indispensables à l'équilibre des comptes sociaux. Les entreprises ne feraient que modérer leurs dépenses d'équipement La croissance des capacités de production, qui résultera d'une progression encore vive de l'investissement permettra, dès la mi-1989, de lever les tensions sur l'appareil productif apparues en 1988. Un dérapage inflationniste paraît donc peu probable d'autant que les risques d'inflation salariale semblent aussi devoir être écartés. Les ralentissements, en moyenne annuelle de la croissance du PIB et de la production industrielle résulteront d'un tassement de l'activité à la charnière des années 1989 et 1990, laissant place ensuite à une nouvelle phase de reprise. De moindres créations d'emplois font craindre que le chômage s'élève nouveau.