1989
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Equipe MIMOSA et al., « Croissance et déséquilibres de l'économie mondiale. Une projection CEPII-OFCE à l'horizon 1993 », Revue de l'OFCE, ID : 10.3406/ofce.1989.1181
L'article présente la première projection à moyen-terme de l'économie mondiale réalisée à l'aide du modèle MIMOSA construit en commun par le СЕРП et l'OFCE. Après l'heureuse surprise de 1988 et une phase de ralentissement en1989-1990 provoquée par la vigueur des politiques antiinflationnistes, la croissance de la zone OCDE rejoindrait d'ici 1993 un rythme de 3 % par an environ. Cette croissance serait inégalement répartie : médiocre aux Etats-Unis (2,2 % l'an sur la période 1 988-1993), toujours forte au Japon (4,5 %), elle serait d'un point supérieure à celle des années 1979-1 987 dans la CEE, mais néanmoins décevante (2,7 %). La performance de la France (2,6%) serait proche de la moyenne communautaire, après lui avoir été régulièrement inférieure de 1983 à 1987. L'évolution serait plus favorable pour les pays en développement d'Amérique latine et d'Afrique qui retrouveraient progressivement le chemin de la croissance, tandis que l'ensemble de l'Asie connaîtrait une expansion particulièrement vigoureuse. L'inflation demeurerait globalement sous contrôle, avec cependant des performances contrastées : faible au Japon, en Allemagne et en France (respectivement 1,4, 1,1 et 2,5 % en fin de période de projection), elle serait sensiblement plus forte aux Etats-Unis (5,4 %). Le prix du pétrole se stabiliserait en termes réels avant de connaître une hausse modérée au début des années quatre-vingt-dix. En dépit d'une dépréciation nominale du dollar, jusqu'à 1,5 mark et 95 yen, et du ralentissement de la croissance américaine, les déséquilibres se maintiendraient : le déficit des paiements courants des Etats-Unis atteindrait en fin de période 3,2 % du PIB, tandis qu'en contrepartie les excédents du Japon et de l'Allemagne perdureraient. Enfin les disparités de situations en Europe s'accentueraient progressivement. Tandis que le taux de chômage serait seulement stabilisé à un haut niveau en France et en Italie (1 1 %), il baisserait régulièrement en Allemagne pour atteindre 5,3 % en fin de période, et resterait bien en dessous du niveau de 1987 au Royaume-Uni. Parallèlement des écarts considérables se maintiendraient en matière de finances publiques — la vertu française contrastant avec un déficit persistant en Italie — et de déficit extérieur, celui du Royaume- Uni se creusant particulièrement. Malgré le maintien d'une faible inflation (l'Italie se signalant toutefois par une moins bonne performance), l'objectif de convergence macroéconomique au sein de la CEE serait donc loin d'être atteint à l'horizon de 1993. Après une présentation de l'ensemble de la projection, des fiches la détaillent par pays.