1991
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Giuseppe Nicoletti, « Consommation privée et endettement public en Italie et en Belgique : existe-t-il une relation stable ? », Revue de l'OFCE, ID : 10.3406/ofce.1991.1251
Selon l'hypothèse dite de l'« équivalence ricardienne », les consommateurs tiennent compte, dans leurs décisions présentes de consommation et d'épargne, des impôts qu'ils devront acquitter dans le futur, notamment pour assurer le service de la dette publique actuelle — on parle alors d'« actualisation de l'impôt » ; dès lors, le mode de financement des dépenses publiques est sans conséquences quant à l'activité économique : l'épargne nationale, somme de l'épargne privée et de l'épargne publique — qui n'est autre que le surplus budgétaire — est alors insensible au déficit public. Le présent article cherche à évaluer la pertinence empirique de cette hypothèse à partir des données de deux pays — l'Italie et la Belgique — qui ont connu des évolutions très marquantes du déficit public et dans lesquels on observait, à la fin des années quatre-vingt, des niveaux élevés d'endettement public. Les résultats suggèrent que, lorsque la corrélation positive entre déficit budgétaire et épargne privée est présente, elle est liée à l'ajustement de court terme de la consommation à son niveau d'équilibre. En outre, il semble que la relation entre dette et déficit publics d'une part, et consommation privée de l'autre, ne soit pas nécessairement stable dans le temps : les résultats obtenus pour la Belgique indiquent que les ruptures de tendance dans les politiques de financement induisent des variations de l'effet d'actualisation de l'impôt, un effet ricardien important n'est décelable que lorsque les politiques engendrent une dynamique instable de la dette publique, autrement dit lorsqu'elles deviennent clairement insoutenables.