1992
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Equipe Mimosa et al., « Economie mondiale : la croissance difficile », Revue de l'OFCE, ID : 10.3406/ofce.1992.1278
L'article présente une projection de l'économie mondiale à l'horizon 1997 réalisée à l'aide du modèle MIMOSA, construit et géré conjointement par le СЕРII et l'OFCE. Les années 1991-92 marquent une pause après la vive croissance de la fin des années quatre-vingt impulsée par le contre- choc pétrolier. Apparue dès 1989 dans les pays anglo-saxons, la récession a atteint un an plus tard les pays d'Europe continentale puis, en 1991, le Japon. 1992-1993 seront des années de reprise molle : le taux de croissance des pays de l'OCDE passera de 0,6 % en 1991 à 1,7 en 1992 puis à 3,0 en 1993. Aux Etats-Unis, en l'absence de soutien budgétaire, la reprise ne pourra être forte, d'autant plus que le relâchement de la politique monétaire n'a que peu d'effets sur la consommation des ménages, ceux-ci préférant se désendetter plutôt que d'augmenter leurs dépenses de consommation ; la croissance y atteindra 1,9 % en 1992 puis 2,7 en 1993. Les effets expansionnistes directs de la réunification allemande étant désormais épuisés, les mesures de financement de la reconstruction de l'ех-RDA et la politique monétaire restrictive d'accompagnement continueront, en 1992 et 1993 à peser sur la croissance allemande et donc sur la croissance européenne, laquelle s'élèvera en 1992 à 1,6 et 2,9 % en 1993. Les performances en matière d'inflation seront bonnes dans le CEE à l'exception de l'Allemagne, du fait de tensions salariales persistantes. Maintenue aux environs de 3 % en France, la croissance des prix à la consommation atteindra par contre 4,5 puis 4,1 % outre-Rhin en 1992 et 1993. Aucune pression inflationniste majeure n'apparaîtra aux Etats-Unis. A moyen terme, la croissance manquera de moteur. De l'ordre de 2,7 % pour l'ensemble des pays de l'OCDE entre 1992 et 1997, dont 3,4 % pour le Japon, 2,7 pour la CEE et 2,5 % pour les Etats-Unis, la croissance butera sur des contraintes d'offre aux Etats-Unis, au Japon et en Allemagne, alors que dans les pays à fort taux de chômage (Italie, Royaume-Uni, France), la politique économique restera contrainte par la nécessité de ne pas détériorer les déficits extérieurs ou publics.