Croissance : le secret perdu ? [Une projection de l'économie mondiale 1993-2000]

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1993

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Equipe MIMOSA et al., « Croissance : le secret perdu ? [Une projection de l'économie mondiale 1993-2000] », Revue de l'OFCE, ID : 10.3406/ofce.1993.1340


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Growth : the lost secret ? Équipe MIMOSA Since 1990, growth in the industrial countries has become again insufficient to prevent a further rise in unemployment. The announced recovery has been quite weak in 1992, except in the United States. Will it happen in 1993 and 1994 ? The dollar's rise, resulting of the decreasing gap between Germany and US interest rates, should moderate US activity, and stimulate the European growth. Inflation remains weak and oil and raw materials prices are stable. A strong recovery in investment is difficult to forecast as the capacity rates of utilisation remain low. Despite the decrease in nominal interest rates, real rates remain high. Consumption is weak, and fiscal policies generally restrictive. In the middle term (1994-2000), the average growth for OECD countries should be 2.4 % per year. The United States, having budgetary constraints and low productivity, should grow at only 2.2 %. Japan should slowly emerge from its present problems, reaching a 3.3 % growth. In Europe, West Germany should match again its potential growth (2.4 %), which should imply a global rate of 3 % a year for a unified Germany. The United Kingdom should acknowledge a certain recovery after its 2 year-long deep recession, with an average growth of 2.2 %. Growth in France should also be 2.2 %. Enduring rigorous fiscal policy, Italy should grow at only 1.9 % a year. The world GDP should rise 1.6 % in 1993, and 3.3 % a year from 1994 to 2000, due to the upsurge of New Industrial Countries, India and China. Eastern countries should enjoy sustained growth, but their production level should remain 15 % lower in 2000 than its 1989-level. The OECD growth should be quite weak, as economic policies hesitate between sustaining growth and balancing public and external accounts. Having accepted to deepen their budget deficit in 1991-1993, numerous governments are now limiting their spending and rising taxes, which is lowering activity. Nominal interest rates are low as inflation and growth are weak, but real interest rates remain far higher than the real growth rate. Low wage rises and the high level of unemployment both weigh on final consumption, leading firms to perceive low demand. European countries generally hesitate to devalue, along with a wage- freeze, that should perhaps reduce their unemployment rate due to competitiveness gains, but more surely endanger the European union process. Drastic policies to secure World economic growth, such as reducing real interest rates, sending massive capital flows toward East and South or co-ordinating fiscal stimulation, do not meet with unanimity among neither governments nor economists. The secret of growth seems to have been lost.

Depuis 1990, la croissance des pays industrialisés est redevenue insuffisante pour contenir la montée du chômage. La reprise annoncée pour 1992 ne s'est guère produite, sauf aux Etats-Unis. Faut-il la prévoir pour 1993 et 1994 ? La remontée du dollar, induite par la diminution du différentiel des taux d'intérêt américain et allemand, devrait freiner l'activité américaine, mais favoriserait la croissance en Europe ; le Japon mène une politique budgétaire et monétaire stimulante ; les taux d'intérêt baissent en Europe tandis que le Royaume-Uni et l'Italie devraient bénéficier du coup de fouet que leur forte dépréciation donnerait à leur commerce extérieur. L'inflation reste contenue tandis que les prix du pétrole et des matières premières sont stables ou diminuent. En sens inverse, une forte reprise de l'investissement est difficile à envisager en raison d'importantes marges de capacités disponibles. La baisse des taux d'intérêts nominaux laisse des taux réels élevés. La consommation des ménages est peu vigoureuse. De nombreux pays mettent en œuvre des politiques budgétaires restrictives. A moyen terme (1994-2000), la croissance moyenne des pays de l'OCDE serait de 2,4 % ; les Etats-Unis, entravés par leurs problèmes budgétaires et une faible productivité, connaîtraient une croissance de 2,2 % ; le Japon ne sortirait que lentement de ses difficultés actuelles (3,3 % de croissance en moyenne). En Europe, l'Allemagne de l'Ouest retrouverait une croissance proche de sa croissance potentielle (2,4 %) ; la croissance de l'Allemagne réunifiée serait alors de 3 % ; le Royaume- Uni bénéficierait d'une certaine reprise après une récession profonde (2,2 % de croissance) ; la croissance française serait de 2,2 %, tandis que l'Italie, freinée par une politique budgétaire rigoureuse, aurait une ~croissancè~de 1,9 °/dpa croissance díTřeste dé la CE sëraifde 2,1 %. Après une baisse de 0,3 % en 1991 et une hausse de 0,3 % en 1992, le PIB mondial augmenterait de 1,6 % en 1993 puis de 3,3 % de 1994 à 2000, ceci reflétant l'essor des NPI et de l'Asie peuplée (Inde et Chine). La croissance des pays de l'Est serait soutenue, mais leur production serait en 2000 inférieure de près de 15 % à son niveau de 1989. La croissance de l'OCDE reste relativement médiocre. La politique économique hésite entre le souci de soutenir la croissance et celui de rétablir les grands équilibres. Après avoir toléré le creusement des défi- cits budgétaires de 1991 à 1993, de nombreux pays mettent en œuvre des politiques de freinage des dépenses publiques et de hausses d'impôts qui brident la croissance. Les taux d'intérêt nominaux sont bas car la croissance et l'inflation sont modérées, mais les taux d'intérêt réels restent élevés comparés au taux de croissance. La consommation des ménages est bridée par la modération salariale et le chômage. Les entreprises se heurtent à la faible croissance de la demande. Les pays européens qui pâtissent d'un fort chômage hésitent pour la plupart à s'engager dans des politiques de dévaluation et de blocage des salaires qui pourraient rétablir leur compétitivité, mais porteraient un rude coup à la construction européenne. Les mesures qui pourraient relancer l'économie mondiale (forte baisse des taux d'intérêt, apports massifs de capitaux au Sud et à l'Est, impulsion budgétaire concertée) ne font pas l'unanimité, ni parmi les gouvernements, ni parmi les économistes. Le secret de la croissance semble perdu.

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