1995
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Loïc Cadiou et al., « Perspectives à moyen terme de l'économie française 1994-2000 », Revue de l'OFCE (documents), ID : 10.3406/ofce.1995.1384
En 1995, la France devrait retrouver une croissance de l'ordre de 3,5 %. Ce regain est-il durable ? Pour explorer les évolutions possibles, deux scénarios ont été envisagés ; le premier est caractérisé par une croissance modérée dans la plupart des pays (2,5 % de 1994 à 2000), le second retient une croissance plus forte dans l'ution européenne (3,6 % de 1994 à 2000). Dans les deux cas, la France pourrait répondre facilement, du côté de l'offre, aux sollicitations de ses partenaires. Mais, au delà du cycle d'investissement lié à l'ajustement des capacités de production (1995-1997), la demande intérieure ne retrouverait pas un rythme suffisant pour empêcher l'affaiblissement de la croissance. En effet, le niveau élevé du chômage, qui limite la progression des salaires réels, et le rééquilibrage rapide des finances publiques pèseraient fortement sur l'évolution de la demande. Avec 2,4 % de croissance en moyenne de 1994 à 2000 dans le premier scénario, le chômage serait à peine stabilisé, malgré l'inflexion du rythme de croissance de la productivité du travail. Dans le second scénario, la réduction plus rapide du déficit public dans un contexte de plus forte croissance permettrait une politique budgétaire moins restrictive et un moindre infléchissement de la demande intérieure. Pourtant, même dans le cas d'une politique budgétaire encore plus accommodante, la croissance française, qui pourrait alors atteindre 3,4 % en moyenne au cours des cinq prochaines années, ne permettrait qu'une baisse de un point du taux de chômage (soit environ 300 000 chômeurs de moins de 94 à 2000). Cette réduction ne serait pas suffisante pour effacer les effets de la dernière phase de ralentissement (+ 800 000 chômeurs de 1990 à 1993).