1995
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Thierry Chauveau et al., « L'avenir des régimes publics de retraite dans les pays du G7 », Revue de l'OFCE, ID : 10.3406/ofce.1995.1386
La plupart des pays de l'OCDE connaissent, depuis la fin des années soixante, une baisse du taux de fécondité et un allongement de l'espérance de vie. Même si ce taux remonte pour atteindre le seuil de remplacement, le rapport du nombre d'inactifs du troisième âge au nombre d'actifs augmentera très sensiblement, dans ces pays, au cours des prochaines décennies, entraînant l'apparition pour les systèmes publics de retraite, de déséquilibres financiers dont l'étude est entreprise dans cet article. Nous y utilisons le modèle « à espérance de vie variable » qui a déjà servi à notre étude du cas français, publiée dans le numéro 50 de cette Revue. Les principaux enseignements de l'étude sont les suivants (i) le vieillissement de la population est un phénomène commun aux pays du G7, même si son intensité est plus marquée au Japon et en Italie qu'au Canada ou aux Etats-Unis; (ii) ce problème n'est pas aussi inquiétant qu'on le suggère parfois dans la mesure où l'équilibre financier des régimes de retraites publiques par répartition devrait pouvoir être maintenu, quel que soit le scénario considéré, au prix il est vrai d'un ralentissement de la croissance de la production par tête, ou d'une baisse du niveau de vie relatif des retraités ; (iii) en toute rigueur, il n'existe pas de meilleur scénario car selon les critères utilisés (croissance, équité actuarielle ou bien-être), la hiérarchie des comptes n'est pas la même ; (iv) la stratégie de maintien, à son niveau actuel, du taux de cotisation, favorise l'épargne : elle implique donc un taux d'intérêt réel moins élevé que la stratégie alternative de maintien du taux de remplacement et par conséquent, un supplément d'investissement et de production ; d'où, à dépenses publiques par tête égales, moins d'impôts. En revanche, la forte baisse du taux de remplacement implique une diminution des prestations-retraite par tête, en dépit de l'accroissement relatif de la masse salariale ; (v) la plupart des résultats précédents demeurent valables sous l'hypothèse « de petites éco- nomies ouvertes ». On observe, néanmoins, que l'hypothèse d'« économies ouvertes » permet aux pays comme la France et le Royaume-Uni d'obtenir des résultats beaucoup plus favorables en matière d'agrégats macroéconomiques ou d'équité actuarielle en raison du niveau du taux d'intérêt réel américain, sensiblement plus faible que le taux national de référence. La situation contraire prévaut pour le Japon.