1998
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Paul Magnin, « Le divertissement dans le bouddhisme chinois, entre ascèse et « moyens appropriés » », Extrême-Orient, Extrême-Occident, ID : 10.3406/oroc.1998.1054
Une contradiction apparente existe dans les textes bouddhiques chinois relatifs au divertissement. Les uns soulignent l'interdiction faite à tout bouddhiste de s'y adonner, les autres semblent prôner toute forme de loisir. En réalité la valeur morale attachée au divertissement est indissociable de l'utilité que lui donne un être conscient, réfléchi et volontaire. Elle doit être appréciée en fonction de règles qui entrent soit dans le champ de la « moralité en général », soit dans celui de la « moralité d'engagement ». En outre dans la perspective du bodhisattva, le divertissement devient un « moyen approprié » pour attirer les êtres vers le bien et vers l'illumination. L'exemple du «jeu de l'agrafe cachée » à l'honneur lors des fêtes du nouvel an au sein de la communauté bouddhique, et notamment des associations, permet de mieux comprendre l'esprit et la fonction du divertissement en général. Toutefois il existe une forme supérieure de divertissement au coeur du samadhi par lequel s'affirme la parfaite maîtrise de soi et la faculté d'agir à sa guise parce qu'on a dépassé toute dualité et toute recherche des particularités et des différenciations.